L’élu de Kinshasa charge les «Belgicains», ces membres de l’entourage du président de la République issus de la diaspora et revenus au pays à partir de 2019 à la faveur de l’alternance, mais il décharge Félix Tshisekedi en affirmant qu’il ne saurait s’occuper seul de tous les dossiers sensibles…
A tout juste 6 semaines de l’élection présidentielle, un député de l’Union sacrée de la nation -USN-, plateforme soutenant la candidature du Président sortant Félix Tshisekedi, a jeté le pavé dans la marre face à la «prédation» du régime. Léon Nembalemba dit «Papa Molière», cet élu de Kinshasa, membre du regroupement politique AFDC-A de Modeste Bahati, a, le temps d’une émission sur la chaine « Non à la balkanisation» du journaliste Jean-Pierre Kayembe, fait parler sa virulence face à la gestion du régime dont il est issu, caractérisé par cette «prédation sans précédent», portée par des «Belgicains», ces RD-Congolais issus de la diaspora et revenus au pays au lendemain de l’alternance de 2019 pour composer avec le Président Félix Tshisekedi.
Pour Nembalemba, ces «Belgicains» ont pris la RD-Congo comme leur véritable «eldorado», devenant ainsi tel un caillou dans la chaussure du Président.
«Depuis la RD-Congo est indépendante, on n’a jamais détourné autant d’argent comme cela a été fait sous le régime de Félix Tshisekedi, c’est pire que durant les 32 ans de Mobutu», a tonné l’élu de Funa à Kinshasa. «Papa Molière» est encore plus déçu de voir que l’argent détourné n’a même pas servi, d’une manière ou d’une autre, à embellir le pays avec une capitale pas du tout construite. «Ils ont préféré acquérir des maison en Europe, sans précaution et oubliant que ces maisons sont astreintes aux taxes», a-t-il poursuivi, non sans rappeler que les biens mal acquis ne profitent jamais. A travers ces critiques ouvertes, Léon Nembalemba a dit vouloir refuser de cautionner le mal de l’USN.
Ces nouvelles dénonciations de «prédation» sorties tout droit de la bouche d’un cadre du régime ne sont pas sans déterrer l’épisode Jean-Marc Kabund avec une conférence de presse choc durant laquelle cet ancien chef du parti présidentiel et bras droit du Président avait débité des accusations graves contre son bord politique avant de claquer la politique. Député USN lui aussi, Kabund avait notamment qualifié le Président Tshisekedi de «danger au sommet de l’Etat», appelant de tous ses vœux l’arrivée d’un «nouvel ordre politique». Il avait notamment dénoncé l’«escroquerie» du RAM et les voyages «multiples et improductifs» de Félix Tshisekedi. Alors qu’il avait dénoncé un «régime des jouisseurs», l’ancien président ai de l’UDPS a été condamné, plus d’une année après cette sortie médiatique inattendue, à 7 ans de prison ferme.