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CHRONIQUE SUR LE PROCESSUS DE LEVÉE DES IMMUNITÉS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE HONORAIRE PAR LE SÉNAT

Depuis un mois maintenant, un membre du Gouvernement confusionniste, en quête de gloriole pour alimenter ses ambitions présidentielles mal placées, avait mené en bateau l’exécutif en filant une patate chaude à Sama Lukonde, Président du Sénat, pour que ce dernier soit obligé de prouver sa loyauté à la dictature par la levée des immunités du Sénateur à vie.

Trois observations.

Premièrement, en terme de loyauté, Constant Mutamba n’a jamais renoncé publiquement au statut de kabiliste dont il se prévalait à travers les médias, de récente date. Or les traîtres, il faut toujours s’en méfier même s’ils trahissent dans votre intérêt. Le ministre borderline qui dégage à plein nez l’odeur du détournement n’est pas à son premier, ni à son dernier acte de trahison… Qu’on se le dise. Lisez sur mes lèvres.

Deuxième observation. Les katangais ont encore frais à l’esprit l’exécution sommaire, par pendaison au site où a été construit le stade des martyrs, de l’ancien Premier Ministre Evariste Kimba par le régime réactionnaire de la deuxième République, sous l’instigation du Ministre de la justice et garde des sceaux de l’époque, j’ai cité le Docteur Étienne Tshisekedi wa Mulumba. Ces mêmes réactionnaires qui avaient mis, une année auparavant, le katangais Evariste Kimba en porte-à-faux avec son frère Moïse Tshombe, vainqueur des législatives avec son parti CONACO; Tshombe à qui revenait de droit le poste de premier ministre, poste finalement subrepticement donné à Evariste Kimba dans le but de diviser les katangais. 60 ans plus tard, la même engeance de réactionnaires est à la manœuvre pour monter un dignitaire katangais comme un autre, au moment où le pays a le plus besoin de cohésion nationale.

Troisième observation, enfin.
Le régime de l’union sacrée ressemble de plus en plus à un bal des chauves. Tout le monde se sent fondé à user de son droit à l’ingratitude et à la trahison, connaissant la manière dont le Président de la République lui-même traite celui grâce à qui il a accédé à la magistrature suprême. Mboka ya bana na bana. Nani aya na nani ?

Tout compte fait, l’on n’a pas besoin d’une formation spéciale en droit pour comprendre qu’à la lumière de la Constitution et de la Loi sur les anciens présidents de la République élus, la seule manière d’enclencher des poursuites judiciaires contre un Président de la République honoraire est d’obtenir l’aval du congrès aux 3 cinquièmes des voix. Or l’union sacrée détient une majorité écrasante de 95% dans les deux chambres du Parlement. Il ne s’agirait en réalité que d’une formalité banale pour obtenir des poursuites contre le Président Joseph Kabila par le biais du congrès. Si le régime s’obstine à violer le droit positif congolais en la matière, c’est certainement dans le but malsain de monter les katangais les uns contre les autres.

Qu’importe, en posant ainsi le dernier acte de déshonneur envisageable contre le tout premier Président honoraire de la troisième République, le régime de l’union sacrée est en train de montrer, par l’absurde, au Président de la République en exercice le calvaire qui sera le sien dans trois ans, lorsqu’il sera bientôt dépouillé de l’imperium. Grâce à la transhumance et au reniement intempestif que le Président Tshisekedi a lui-même exigés en normes, son successeur dispose d’un éventail très large de jurisprudence pour le faire passer par les mêmes fourches caudines. Mokili mbanga ya ntaba. Trois ans c’est très peu de temps dans l’océan des âges. À chacun son tour chez le coiffeur. Chacun récoltera ce qu’il aura semé.

Honorable Papy PUNGU LWAMBA

Vice-ministre honoraire de l’Énergie

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